incendie a matignon

J’écris ceci les pieds dans une bassine de glaçons fondus, héritage de la dernière fête nationale, pendant que dehors, l’Aude fume encore comme un gigot oublié au four. 17 000 hectares partis en fumée, mais Bayrou, lui, reste frais comme une laitue oubliée au frigo : il « reconnaît les services mobilisés » et « veille sur ses proches ». On sent le grand dessein.

Cet homme, ancien haut-commissaire au plan, découvre que le réchauffement climatique existe… au milieu d’un incendie. Comme si votre médecin apprenait l’existence du cholestérol en plein triple pontage. Le lendemain, il parle de changer nos « modes de vie ». C’est beau, la conversion instantanée. Sauf que son mode de vie à lui, c’est maintenir la ligne aérienne Pau-Orly (9 trains/jour ? Pfff) et faire des aller-retour en jet pour vanter les énergies renouvelables. La cohérence, c’est un art.

L’été, donc, Bayrou ne prend pas de vacances. Pas pour préparer un plan d’urgence climat, non. Pour cogiter à la suppression de deux jours fériés et rogner les droits des chômeurs. Visionnaire : on pourra travailler plus longtemps sous 45 °C, et mourir déshydratés avec le sourire productif.

Retailleau, ministre de l’intérieur et chantre de la prudence tiède, remercie les pompiers « du bout des lèvres ». La Fédération des sapeurs-pompiers rappelle que les budgets fondent plus vite que les glaciers, Les pompiers attendent toujours et depuis 2024 la dizaine d’avions supplémentaires promise. mais chut, ça dérange la sieste ministérielle.

Pannier-Runacher, elle, brandit le fameux Plan national d’adaptation au changement climatique : un document si rassurant que le Haut Conseil pour le climat le juge incapable de protéger qui que ce soit. Un peu comme un gilet de sauvetage en papier mâché.

Tranquillement, TotalEnergies investit dans six projets pétrogaziers depuis juin. La France devient championne d’Europe des importations de gaz russe. Nos émissions stagnent ; l’atmosphère, elle, ne stagne pas du tout.

j’imagine la prochaine canicule : des ventilateurs en soldes, des ministres en manches retroussées devant des cartes météo rouges, et un pays de millionnaires en sueur qui se demandent si mourir de chaud est fiscalement déductible.

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