Ah les fachos ! Toujours les mêmes à courir après le ballon et à feindre la surprise quand le carton rouge s’abat comme la colère divine. Ils peuvent changer de maillot, ne plus se nommer FN, le fond brun reste dominant.
Le procès du RN, c’est un peu comme un match de coupe sur terrain gelé : ça glisse, ça râle, et à la fin, ça crie à l’injustice, même quand l’arbitre a les preuves plein les crampons.
Marine, c’est la numéro 10 de l’équipe des opprimés maillots vert de gris . Brassard de capitaine vissé au bras, elle dribble les convocations, elle esquive les accusations, elle réclame la VAR à chaque page du dossier. « Complot ! », hurle-t-elle du fond de la surface, les bras en croix, comme si la démocratie l’avait taclé par derrière. Mais le ralenti est formel : les salaires détournés, les contrats bidons, les postes fantômes… y’a pas photo. L’avantage, c’est terminé. Le hors-jeu est flagrant.
Et puis dans l’ombre du banc de touche, qui c’est qui s’échauffe tranquillement, sans transpirer ? Bardella, bien sûr. Maillot impeccable, crampons lustrés, pas un carton, pas une semelle mal placée. Il était là pendant l’action, dans le rond central du parti, à distribuer les ballons avec les grands. Mais aujourd’hui, silence radio. Il regarde ailleurs, l’air de rien, comme un remplaçant qui n’a jamais touché la pelouse. Le genre à avoir un alibi béton pour chaque passe en retrait.
Pendant ce temps-là, le reste de l’équipe rame. Le coach, les adjoints, les supporters fanatiques, tous crient à l’arbitre vendu, au penalty injuste. On agite les pancartes, on menace de boycotter la Ligue. Mais le score est là. Les minutes s’égrènent. Le parquet a aligné les stats, les fautes, les replays. Et Marine, elle, se prend cinq ans fermes côté inéligibilité. Un vrai coup franc dans la lucarne de son avenir politique.
Et les anciens coéquipiers ? Ah, ces braves milieux défensifs devenus poètes en off. Ils chuchotent au vestiaire : « Elle nous a fait rêver, Marine. Mais bon, c’est vrai qu’on bossait pour le parti, pas pour le Parlement… » Voilà. Le ballon était crevé dès le départ. Mais on a continué à taper dedans, en espérant que personne n’y verrait rien.
Le plus ironique, c’est qu’elle se voulait arbitre du système, pourfendeuse des tricheurs. Elle criait au micro : « Tous pourris, sauf nous ! » Vingt ans plus tard, c’est elle qu’on expulse du terrain. Et Bardella qui s’étire en bord de touche, prêt à rentrer. Pas besoin de discours : il attend son moment, concentré, l’œil vif. Le prochain tir au but, ce sera peut-être le sien.
Et pendant que tout le stade s’enflamme, que les supporters insultent l’arbitre, que les commentateurs hurlent au scandale, la justice, elle, siffle. Froidement. Sans pression. Elle ne juge pas le maillot, ni l’hymne chanté trop fort. Elle regarde le jeu. Les fautes. Les stats. Et elle sort le carton.
Pas un procès politique. Juste un rappel aux règles du jeu. Quand on entre sur le terrain en jurant de nettoyer le sport des dopés, mieux vaut pisser propre.
